La production et l'utilisation de bisphénol A représentent 400 grammes par habitant dans le monde, ou 70 kilos par seconde (compteur) soit 2,2 millions de tonnes en 2016. Le bisphénol A, présent dans le plastique des boites de conserve, les biberons, et de nombreux produits est très contesté par les scientifiques pour son impact dangereux sur la santé.
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Les bisphénols sont des hormones que l'on trouve dans les bouteilles d'eau en plastique : elles peuvent lentement diffuser du plastique à l'eau et avoir des conséquences sur les fonctions de reproduction chez les animaux testés en laboratoire. Autrement dit, le bisphénol est un produit chimique utilisé en association avec d’autres produits chimiques pour la fabrication de plastique et de résine (biberons, tétines, bouteilles, ...).
Ccertains biberons contiennent une substance chimique dangereuse pour le nourrisson, le bisphénol A. Ce dernier, libéré par le plastique, est soupçonné depuis plusieurs années d’avoir des conséquences graves sur la santé: désordres hormonaux, hyperactivité, puberté précoce...
De plus, le bisphénol A pénètre l'environnement par les eaux usées et les résidus de lavage. il se décompose lentement dans la nature lorsqu'il y a un manque d'oxygène...pas très respectueux de la planète tout ça!
Heureusement, il existe des alternatives saines et sans danger pour bébé...et pour l'environnement! Outre le biberon en verre, sain et écolo, des biberons et sucettes sans bisphénol A ont fait leur apparition.
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95 % d'entre nous ont des traces de bisphénol A dans le corps
Des chercheurs du CNRS, à l'Université de Lyon, ont étudié les effets du bisphénol A sur les embryons ? Ils ont mis en contact des œufs d'un amphibien, le xénope, et de poisson-zèbre avec des quantités de plus en plus fortes de la molécule de bisphénol A (de 1 à 20 milligrammes par litre)
Les otolithes antérieurs et postérieurs des embryons traités au bisphénol A (BPA) comparés aux embryons contrôles (Ctrl) présentent des anomalies : un seul otolithe (en haut à droite), ou un otolithe surnuméraire (en bas à droite) ou des agrégations (en bas, centre et gauche).
L'étude a été publiée dans la revue BMC Developmental Biology.
Au-dessus d’un seuil de 15 milligrammes par litre, tous les embryons ont présenté des anomalies au niveau de l’oreille interne. Ce sont les otolithes qui sont affectés.
Ces miccro calcifications (cristaux de carbonate de calcium), retrouvées au niveau d’une structure creuse, le vestibule de l’oreille interne où baigne l’endolymphe, sont nécessaires à la perception de l’équilibre. Lorsque la tête change de position, ces cristaux appuient plus ou moins sur les cellules sensorielles qui envoient au cerveau l’information de la position précise de la tête dans l’espace.
Chez les embryons soumis au bisphénol A, ces otolithes étaient absents, plus nombreux ou formaient des agrégats. Mais le plus étonnant reste à suivre ! Les mêmes expériences réalisées en remplaçant simplement le bisphénol A par ses molécules agonistes (β-17-œstradiol) ou au contraire par des molécules antagonistes (ICI 182 780 ou T3), montrent que ni le récepteur des œstrogènes, ni le récepteur de l’hormone thyroïdienne ne sont impliqués dans le processus.
Ces résultats sont inquiétants pour deux raisons. La première est qu’ils démontrent que le bisphénol A (à des taux plus élevés que ceux auxquels nous sommes exposés) peut perturber le développement des embryons de certains Vertébrés, et donc peut-être des Mammifères. La seconde est qu’ils mettent en lumière l’existence d’un nouveau type de récepteur insoupçonné, capable d’interagir avec le bisphénol A, et ouvrent donc la voie à la possible découverte d’autres processus médiés par la molécule, que l’on n’imaginait pas.
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