Les boues d'épuration en France
Combien de boues d'épuration en France ?
10 millions de tonnes de produit brut, soit 1 million de tonnes de matières sèches de boues de station d’épuration (Step) sont produites en France chaque année. Ce sont à 52% des boues industrielles et à 48% des boues urbaines.
Les stations d'épuration génèrent un sous-produit qui sont les boues d'épuration et dont l'élimination pose des problèmes environnementaux Il y avait en France au début des années 2000 environ 10 000 stations d'épuration dont plus des 3/4 traitaient une quantité d'eau usées correspondant à moins de 2 000 EH.
Chaque Français produirait 15 à 20 kg/an de boue (en matière sèche) 10. Les boues urbaines représentaient environ 963 000 t/an de matières sèches (MS) pour la métropole en 2001, puis 1 100 000 t/an en 2004 (IFEN), mais M. Adler cite 807 000 t de MS/an en 2004.
Selon l'inra : en moyenne, chaque Français génère 200 l d'eau usée par jour qui une fois traitée donnent 5 l de boues brutes contenant elles-mêmes près de 15 g de matières sèches (MS). Actuellement, sont produites chaque année, 850 000 t de MS en France, et 7 500 000 t de MS au niveau de l'Union européenne. Et ces tonnages ne font que croître du fait de l'augmentation du nombre de stations d'épuration. Il faut donc des processus d'élimination qui soient adaptés.
> En savoir plus : Encyclo écolo : Epandage de boues d'épuration
La question de l'épandage des boues sur les sols
L'épandage des boues d'épuration est une très ancienne pratique qui a deux objectifs :
- mettre à profit les capacités biologiques naturelles des sols pour "digérer" les boues et en réintroduire les éléments dans les cycles naturels,
- valoriser les propriétés fertilisantes des boues pour les cultures agricoles.
Les apports des boues d'épuration
Les boues d'épuration urbaines sont des résidus semi-solides de l'épuration des eaux usées urbaines = eaux et excréments domestiques, eaux pluviales (rinçage des toitures et des chaussées), effluents industriels et artisanaux… Les boues d'épuration fournissent aux sols des éléments fertilisants et des amendements. Les boues des stations d'épuration sont constituées, en quantités variables selon la station , de :
- particules minérales (argiles, carbonates, silicates, phosphates...) ;
- débris organiques grossiers (fibres textiles, résidus végétaux, matières plastiques) ;
- biomasse morte (résidus de cellules bactériennes, résidus d'algues...) ;
- polymères organiques issus de l'activité de la biomasse (polysaccharides, protéines) ;
- constituants minéraux et organiques solubles.(azote, phosphore, Cu, Zn, calcium)
La France dispose d'un potentiel important de sols aptes à l'épandage de par leur nature, mais inégalement réparti. Dans les régions méditerranéennes, le facteur limitant l’épandage est le manque de terrains.
L'épandage des boues de stations d’épuration sur sol apparaît, aujourd’hui, comme une solution peu coûteuse de recyclage des déchets urbains. L’épandage permet de recycler une partie des boues et de profiter de leurs propriétés fertilisantes, en bouclant le cycle de la matière organique par retour vers le sol. Cette pratique est strictement encadrée du point de vue sanitaire et environnemental. Il faut en effet s’assurer, d'une part, de l’aptitude des sols à remplir cette fonction environnementale de recyclage et d'autre part, de l’innocuité des épandages de boues vis-à-vis des sols, de la chaîne alimentaire et des autres compartiments de l’environnement, en particulier les eaux.
En 2004, 60% des boues d'épuration sont épandues sur les sols agricoles, dont 16% sous la forme de boues compostées. Les épandages se font sur 2 à 3% de la surface agricole utile française, à raison de 25 tonnes par hectare de matière brute. Un délai de 4 à 5 ans sépare généralement deux épandages consécutifs de boues de Step sur une même parcelle. Les agriculteurs volontaires pour épandre les boues de Step sur leurs parcelles sont conseillés par les Chambres d’agriculture ou des prestataires privés, sous le contrôle de l’Etat.
Combien d'épandages en France
Selon le site de l'Adme :
Les déjections animales : environ 300 millions de tonnes brutes, soit 40 millions de tonnes de matière sèche.
Les exploitations agricoles recyclent par épandage, dans la plupart des cas, les déjections animales produites par leurs propres élevages.
Une certaine partie rentre dans la fabrication de fertilisants et supports de culture vendus dans le commerce. L’agriculture recycle aussi d’autres sous-produits d’origine non agricole.
Sources : AGRESTE
Statistique agricole annuelle 1995
(données sur le
cheptel français) normes CORPEN
Dans les déjections animales, les effluents bovins sont largement dominants et se présentent surtout sous forme de fumiers. Le lisier concerne une partie des effluents bovins et la quasi-totalité de la production porcine. Les déjections avicoles, ou fientes, dont l’effet fertilisant est puissant, peuvent représenter localement des tonnages importants.
2. Les sous-produits et déchets (?) industriels organiques
Dans les industries agroalimentaires, la valorisation agronomique de sous-produits est évaluée à 4 millions de tonnes, non comprises les eaux usées, qui représentent elles-mêmes des cubages importants à l’échelle nationale (quelques millions de m3).
Les papeteries utilisent régulièrement l’épandage pour leurs boues : 850 000 t brutes sont ainsi épandues, soit les deux-tiers des boues papetières.
De nombreuses autres industries font appel à l’épandage de façon plus ponctuelle : boues de décarbonatation (traitement de l’eau), boues biologiques, cendres ou terres de lavage par exemple. Une partie de ces matières peuvent avoir une composition minérale dominante.
3. Les sous-produits et déchets des collectivités et des ménages
- Les boues d’épuration municipales épandues en agriculture représentent environ 5 millions de tonnes brutes, soit 500 000 tonnes de matière sèche,
- Les composts de déchets verts (tonte de pelouse, élagage des haies, taille des arbres) représentent près de 560 000 tonnes brutes en 2000. Cette production pourrait encore doubler d’ici quelques années,
- Le compost de « biodéchets » (fraction fermentescible des ordures ménagères triée à la source et collectée séparément) ne représente encore qu’un faible tonnage (environ 30 000 tonnes), mais est appelé à se développer dans les années à venir avec la montée en puissance des collectes sélectives,
- Les composts urbains traditionnels, à l’image dévalorisée notamment en raison de leur teneurs en impuretés visuelles, représentent encore quelque 500 000 tonnes de composts, même si cette production est en stagnation depuis plusieurs années.
En Haute-Normandie, en 1996, 35 opérations d'épandage concernaient plus de 1 million de tonnes de déchets industriles comparés à 150 000 tonnes de boues d'épuration municipales.
- Les matières de vidanges issues de l’assainissement autonome représentent environ 4 millions de m3. Une grande partie est encore épandue, mais l’admission dans des stations d’épuration aménagées pour les recevoir est encouragée.
• La répartition de l’occupation des sols (Mha = millions ha)
La surface totale de la France est de 55 millions d’hectares, soit 550 000 km2.
Un calcul théorique évalue le besoin national en surface d’épandage, toutes matières confondues, à 10-15 millions d’ha, dont 90 % pour les déjections animales.
L’épandage de boues d’épuration ne requiert qu’une très faible partie (1 à 2 %) de la surface agricole utile. Néanmoins, dans les régions à forte concentration d’élevage, où l’on trouve de plus, généralement, beaucoup d’entreprises agro-alimentaires, la surface régionale disponible pour les épandages peut être limitante.
Selon le site de l'Adme :
Les déjections animales : environ 300 millions de tonnes brutes, soit 40 millions de tonnes de matière sèche. Les exploitations agricoles recyclent par épandage, dans la plupart des cas, les déjections animales produites par leurs propres élevages.
Une certaine partie rentre dans la fabrication de fertilisants et supports de culture vendus dans le commerce. L’agriculture recycle aussi d’autres sous-produits d’origine non agricole. Dans les déjections animales, les effluents bovins sont largement dominants et se présentent surtout sous forme de fumiers. Le lisier concerne une partie des effluents bovins et la quasi-totalité de la production porcine. Les déjections avicoles, ou fientes, dont l’effet fertilisant est puissant, peuvent représenter localement des tonnages importants.
Les sous-produits et déchets industriels organiques
Dans les industries agroalimentaires, la valorisation agronomique de sous-produits est évaluée à 4 millions de tonnes, non comprises les eaux usées, qui représentent elles-mêmes des cubages importants à l’échelle nationale (quelques millions de m3). Les papeteries utilisent régulièrement l’épandage pour leurs boues : 850 000 t brutes sont ainsi épandues, soit les deux-tiers des boues papetières.
De nombreuses autres industries font appel à l’épandage de façon plus ponctuelle : boues de décarbonatation (traitement de l’eau), boues biologiques, cendres ou terres de lavage par exemple. Une partie de ces matières peuvent avoir une composition minérale dominante.
Les sous-produits et déchets des collectivités et des ménages
- Les boues d’épuration municipales épandues en agriculture représentent environ 5 millions de tonnes brutes, soit 500 000 tonnes de matière sèche,
- Les composts de déchets verts (tonte de pelouse, élagage des haies, taille des arbres) représentent près de 560 000 tonnes brutes en 2000. Cette production pourrait encore doubler d’ici quelques années,
- Le compost de « biodéchets » (fraction fermentescible des ordures ménagères triée à la source et collectée séparément) ne représente encore qu’un faible tonnage (environ 30 000 tonnes), mais est appelé à se développer dans les années à venir avec la montée en puissance des collectes sélectives,
- Les composts urbains traditionnels, à l’image dévalorisée notamment en raison de leur teneurs en impuretés visuelles, représentent encore quelque 500 000 tonnes de composts, même si cette production est en stagnation depuis plusieurs années.
En Haute-Normandie, en 1996, 35 opérations d'épandage concernaient plus de 1 million de tonnes de déchets industriles comparés à 150 000 tonnes de boues d'épuration municipales.
- Les matières de vidanges issues de l’assainissement autonome représentent environ 4 millions de m3. Une grande partie est encore épandue, mais l’admission dans des stations d’épuration aménagées pour les recevoir est encouragée.
La répartition de l’occupation des sols (Mha = millions ha)
La surface totale de la France est de 55 millions d’hectares, soit 550 000 km2. Un calcul théorique évalue le besoin national en surface d’épandage, toutes matières confondues, à 10-15 millions d’ha, dont 90 % pour les déjections animales.
L’épandage de boues d’épuration ne requiert qu’une très faible partie (1 à 2 %) de la surface agricole utile. Néanmoins, dans les régions à forte concentration d’élevage, où l’on trouve de plus, généralement, beaucoup d’entreprises agro-alimentaires, la surface régionale disponible pour les épandages peut être limitante.
Sources : Ademe, AGRESTE Statistique agricole annuelle 1995 (données sur le cheptel français) normes CORPEN
Le danger des boues d'épuration
Les boues de station d'épuration contiennent toujours des éléments traces métalliques (cuivre, chrome, plomb…), en quantités variables. Pour éviter tout enrichissement en éléments traces métalliques des sols soumis aux épandages de boues de Step, la France s’est dotée d’un dispositif réglementaire, allant au-delà des normes européennes (décret du 8 décembre 1997 et arrêté du 8 janvier 1998).
Ces textes indiquent que les boues de Step doivent être considérées comme des déchets, mais également comme une matière fertilisante. Ces textes fixent les précautions d’usage vis-à-vis de la qualité des boues et des propriétés des sols. Ils définissent en outre des distances d'isolement où l'épandage n'est pas autorisé, indépendamment de la nature des sols. Ainsi, 22 % de la surface du territoire sont exclus de l’épandage des boues. Les surfaces sont restreintes dans les zones les plus fortement urbanisées (Ile-de-France, départements du Nord, PACA, Languedoc-Roussillon) et dans les massifs montagneux (quart Sud-Est, Vosges, Pyrénées).
(source : MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'ÉNERGIE)
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